Esprit est-tu là ?


EVERY GREAT MAN NOWADAYS HAS HIS DISCIPLES, BUT IT IS ALWAYS JUDAS WHO WRITES THE BIOGRAPHY - OSCAR WILDE.






lundi 26 décembre 2011

Le retour du Général



Quatrième de couverture : Le général de Gaulle est de retour. Après un appel à la résistance, prononcé lors d'un piratage télévisuel, il se lance dans une ultime bataille pour la "grandeur de la France". Toujours vaillant sous son képi à deux étoiles, ce revenant passionne l'opinion publique. A-t-il vécu jusqu'à cent vingt ans ? S'est-il fait hiberner comme le héros de Louis de Funès ? S'agit-il d'un imposteur ?


Mon avis : Voilà une fantaisie joliment écrite autour du Général de Gaulle. Du retour surréaliste d'un vieillard de 120 ans reprenant sa place à la tête du pays pour combattre la mondialisation et ses dérives ainsi que l'absurdité de la technocratie européenne. Dans un style vif et léger, drôle souvent, Benoit Duteurtre nous offre maintes réflexions et observations (relevants souvent du simple bon sens), sans jamais donner de leçon. Réjouissant !

mercredi 30 novembre 2011

Dans les forets de Sibérie


Il voulait savoir si "il avait une vie intérieure" et éprouver " le froid, le silence et la solitude" qui écrit-il "sont des états qui se négocieront demain plus chers que l'or."


L'écrvain-explorateur Sylvain Tesson est parti six mois (de février à juillet 2010) vivre seul dans une cabane sibérienne sur les rives du lac Baîkal (Russie). Réalisant ainsi un rêve vieux de 7 ans.


Pour accompagner sa thébaïde, l'apprenti ermite à amener avec lui des livres (Tournier, Jünger...), des cigares, de la vodka et du thé. "Dans les forêts de Sibérie" est le journal de cet ermitage.


Voilà un récit qui fait du bien à lire, où l'on suit la vie d'un homme qui pendant six mois est maître de lui-même, de son temps, de l'emploi de son temps : sans télé, ni mobile ni connexion internet. Pêcher l'omble, couper du bois, explorer son territoire (la forêt sibérienne est si vaste !), visiter ses voisins : car on est jamais tout à fait seul même dans le Grand Nord russe, recevoir la visite surprise et sonore de russes aux gueules de tireurs, être heureux de leur départ, atteindre une forme de plénitude et presque redouter le moment de rentrer, car il faudra rentrer.

Une lecture que je conseille vivement.

lundi 19 septembre 2011

LA FAUTE A BONES



Un petit mot pour vous dire que je n'oublie pas ce blog mais mon attention est toute entière vers Bones et Booth et je ne saurais dire quand mon addiction va se calmer. Et pendant ce temps-là ma PAL grossit !!!!!!!!


A très vite les ami(e)s.

vendredi 20 mai 2011

Un fil à la patte (théâtre)

Résumé extrait du programme : Comment se débarrasser d'une maîtresse lorsqu'on prévoit de se marier le jour même avec une riche héritière ? Voici ce à quoi s'emploie Bois d'Enghein, amant de Lucette Gautier, chanteuse de café-concert, artiste réclamée par la baronne Duverger pour la signature du contrat de mariage de sa fille avec... Bois d'Enghein lui-même. L'amant ménage Lucette et déjoue la cascade d'événements et de quiproquos qui pourraient dévoiler son projet. Pour compléter le tableau : Bouzin, minable clerc de notaire et compositeur raté, le furieux général Irrigua, amoureux de Lucette prêt à tout pour conquérir la belle, et Viviane, la future mariée qui trouve son fiancé trop sage et rêverait d'un séducteur expérimenté, ainsi que quelques valets, rouages indispensables du vaudeville.

Le fil à la patte est un vaudeville de Georges Feydeau et certainement sa pièce la plus connue. En tout cas la plus appréciée du public. Direction la Comédie Française samedi dernier pour la représentation de 14 heures. Et c'est parti pour 02h30 de pure comédie avec des comédiens qui jouent à l'unisson (ce qui n'est pas toujours le cas!) dans un décor et des costumes somptueux. Ch Hecq (Bouzin) enchaine les cascades à un rythme d'enfer, tandis qu'Hervé Pierre (Bois d'Enghein) ne sait comment sortir du bourbier amoureux dans lequel il s'est lui-même enfermé ; coincé entre une F Viala (Lucette) très amoureuse et une G Scalliet (Viviane) moins ingénue qu'elle en a l'air.


Le Falp est LE succès théâtral de la saison tant public que critique et je regrette d'écrire ici que je suis sortie du Français avec un sentiment mitigé concernant ce spectacle. Il m'a manqué ce petit "truc" qui fait d'un spectacle un GRAND spectacle. Ce n'est pas la pièce qui est en cause mais il y a des scènes qu'il faut jouer franchement sans se poser de questions et j'ai trouvé que certains comédiens étaient trop timorés face à l'action, d'où certains effets comiques qui tombent à plat. Certes je ne me suis pas ennuyé et j'ai ri parfois, de bon coeur même, mais cela n'a pas été suffisant.


Dommage !



Le fil à la patte - Georges Feydeau - Comédie Française (Richelieu) - jusqu'au 18 juin.

jeudi 19 mai 2011

Au moment de la nuit (théâtre)




Nicolas Briançon adapte et met en scène au Studio des Champs Elysées deux levés de rideaux l'un de Crébillon Fils, l'autre de Jules Renard. Le premier "La nuit et le moment" : à la nuit tombée Clitandre s'introduit dans la chambre de Cidalise et tente de la séduire. Pas vraiment insensible à son charme elle ne cède pourtant pas à ses avances et lui demande à la place de lui raconter dans le détail ses conquêtes amoureuses. Dès lors s'instaure entre eux un jeu de séduction entre libertinage et marivaudage. Dans le second "Le Pain de Ménage" Marthe et Pierre voisins à Paris passent le week-end à la campagne avec leurs conjoints respectifs. Tandis que le mari de Marthe est déjà couché, à l'étage la femme de Pierre borde leur petite fille. Seuls au salon Marthe et Pierre devant un dernier verre, et bien que se trouvant heureusement mariés, s'imaginent infidèles.



J'ai passé un moment délicieux vendredi soir dans la petite salle du Studio des Ch.E à écouter deux textes parlant magnifiquement et intelligemment d'amour, de séduction, de fidélité, de libertinage, de désir, de troubles et d'hésitations. Les deux acteurs sont drôles, fins et subtils. On sort de ce spectacle le sourire aux lèvres, léger et heureux. A ne pas rater.







"Au moment de la nuit" - Studio des Champs Elysées : jusqu'au 29 mai.

dimanche 1 mai 2011

Une langue venue d'ailleurs



Akira Mizubayashi est né au Japon en 1951. Il grandit au sein d'une famille modeste mais heureuse entre un père ingénieur, une mère gérante de pension (pension de famille, pas la pension de retraite) et un frère de deux ans plus agés. La vie s'écoule gentiment et tranquillement quand un profond mal-être vient le saisir vers l'âge de 17 ans. AM étouffe. Il étouffe dans son idiome : le japonais. "Accablé par "les maux de langue" [...] paralysé par le conservatisme, avili par l'injonction consumériste et tétanisé par l'hystérie mimétique des doxas soixante-huitards. Il se sent immensément seul."

Il trouvera refuge et secours dans la musique de Mozart et l'apprentissage d'une autre langue : le français. Sa langue paternelle comme il l'appelle. Il l'apprendra comme on apprend à jouer d'un instrument de musique avec acharnement et détermination. "Heureusement on peut choisir sa langue ou ses langues. Le français est la langue dans laquelle j'ai décidé, un jour de me plonger. j'ai adhéré à cette langue et elle m'a adopté... C'est une question d'amour. Je l'aime et elle m'aime. Si j'ose dire..."

Sa vie s'en trouvera changée. "En passant d'une langue à une autre, certains interdits tombent : un espace de liberté s'ouvre subitement."


Malgré quelques passages ardus je vous invite fortement à lire ce texte impéccablement bien écrit. Récit d'apprentissage d'un jeune homme qui décide un jour d'habiter une autre langue.

Je mets en lien le court article que Jérôme Garcin a consacré à ce livre et qui vous explique mieux que je ne saurais le faire pourquoi il faut lire "Une langue venue d'ailleurs". http://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20110103.OBS5619/tendance-pour-l-amour-du-francais.html


"Une langue venue d'ailleurs" Akira Mizubayashi - Gallimard - 270 pages.

vendredi 29 avril 2011